Dans une interview à Lara VanDyken pour DeathForce®, donnée en 2002, G-J a longuement expliqué que ses modèles
étaient Steve Harris, pour le son claquant qu'il tirait de sa basse, à croire qu'il jouait tout le temps en slap, et surtout Tony Levin,
pour sa fantastique dextérité à la stick-bass ou sur le manche de la Chapman. Puis, abandonnant la technique pour revenir aux influences, il a évoqué son propre groupe et sa thématique, qui allait du Blue Oyster Cült à Gregorio Paniagua, mais savait aussi remonter à Monteverdi, Schütz ou Josquin des Prés.

Dans une autre interview pour
Hardeath®, datant de 2005, G-J précise :
«Mais il y avait eu aussi Pablo Casals ou Rostropovitch au violoncelle et
les partitas de Bach, et tous les grands contrebassistes de jazz, puisde bop... Ce que j'aime dans la basse, c'est qu'elle allie subtilement base mélodique et rythmique.
Combien de fois me suis-je amusé en manipulant les potars sur une console de studio, à en apporter
la preuve à ceux, journalistes, fans et groupies ignares qui n'étaient pas fichus de discerner une ligne de basse dans un morceau. Et pourtant, elle était là, squelette, structure, architecture indispensable... Bien sûr, il y a les incontournables le ta-ta-ta/ta-ta/ta-ta de l'intro de "Smoke on the Water" ou le boogie de "Locomotive Breath" que le dernier
des crétins autistes pourrait reconnaître des la troisième note, même si c'est aussi parce que la guitare rythmique reprenait la ligne en soutien à l'unisson.

Toujours est-il que je me décrypte avec délectation les lignes et les tournes de Roger Glover, Jack
Bruce, Tony Levin ou Martin Barre mais aussi, plus inattendu, le travail d'un John Lodge pour les Moody Blues. Voilà l'archétype de ces bassistes méconnus pour leur travail instrumental, tant, à l'instar d'un McCartney chez les Fab Four, il brillait surtout
comme chanteur et mélodiste ; un paradoxe qui existera toujours trente ans après avec Peter Steele chez
Type O Negative.
« Mais il n'y a pas que cet aspect purement musical et mélodique : il y a aussi ce contact, intensément sexuel, avec le manche de l'instrument. Quand en avant-scène, le soliste joue le rock-hero en se livrant sur sa six cordes à ses exercices spectaculaires de masturbation frénétique, j'ai l'impression de me livrer sur le large manche de ma Precision Bass, à une activité, certes similaire, mais d'une ampleur, d'une envergure, pour tout dire d'une majesté adulte pleinement assumée dont la puissance et l'intensité proprement éléphantesque reléguent les singeries du soliste au rang de pitoyable pignolade pré-adolescente et boutonneuse... Sensation encore renforcée par l'intensité des vibrations que l'instrument propage dans tout le corps et dont les effets, (faut-il l'avouer ?) sont suffisamment manifestes et durables pour avoir suscité la surprise et l'enchantement de certaines groupies passablement échauffées, backstage en fin de concert - enchantement et surprise du reste réciproques car sous des dehors de baroudeur revenu de tout, je suis toujours resté
foncièrement inquiet et dubitatif vis-à-vis de cette image plus ou moins obligée de bête de sexe qu'on tient absolument à me coller... »