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GROUPES & CHANTEURS 

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CONCERTS 2000-2001

SAGA KENNEDY : LA MALEDICTION SE POURSUIT
mardi 18 décembre : Benjamin Biolay à l'Elysée Montmartre

Benjamin Biolay Mais quelle mouche a donc piqué le service promotion de Virgin ? Première surprise devant l'Elysée Montmartre : pas grand-monde, et pourtant des affichettes "complet". Deuxième surprise, les balèzes de la sécurité de Patrol ont troqué le blouson contre un costard-cravate. Troisième surprise, au pied de l'escalier, des attachées de presse et une liste d'invités. Explication à l'entrée de la salle : presque tout l'espace est occupé par des tables rondes éclairées de lampes à pétrole, avec carton, cacahuètes, verre à champagne, le tout cerné de cordons de velours pour tenir à l'écart le bas peuple (pourtant essentiellement composé de jeunes bobos très chic tailleur discret ou mèche folle-loden-écharpe et téléphone mobile, très bal de Sciences-Po). Lequel bas peuple, malgré tout lassé de poireauter 45 minutes autour de tables vides (le VIP ne vient jamais à l'heure), va finir par occuper cet espace incongru, mal rempli de rares invités de marque du reste visiblement gênés de se donner ainsi en spectacle. Avec donc 50 minutes de retard et dans une ambiance pas vraiment festive (malgré les spots rouges, les nappes blanches et les palmiers en pot), le concert peut commencer.
Pauvre Benjamin Biolay, il n'avait pas besoin de ça. Timide, emprunté, marmonnant dans son micro des commentaires inaudibles, il s'est donc résolu à aligner mécaniquement les rares titres de son premier album de chanteur en prenant des poses gainsbourgeoises (costard serré, jeu de scène coincé, clopes à la chaîne, mais en y ajoutant un chewing-gum, c'est dire son niveau de trac...) Même l'intro des Cerfs-Volants ne réussit pas à faire frémir cet auditoire aussi BC que BG...
Quant aux autres morceaux, ponctué des applaudissements à contretemps d'une partie du public trahissant ainsi la méconnaissance de son répertoire, ils démontrèrent malgré tout que si le jeune prodige n'a pas encore trouvé sa place sur scène (malgré quelques éclairs, comme ses solos de cornet), il reste un excellent producteur, arrangeur et surtout un auteur-compositeur mélodiste empreint d'une nostalgie inspirée, que ce soit avec Los Angeles, (très Gainsbourg : son maître avoué), Rose Kennedy, les Joggers sur la plage (et son orchestration à la John Barry), ou en rappel Novembre toute l'année. En comparaison, l'inévitable Jardin d'Hiver composé pour Henri Salvador, interprété en finale, semblait presque mièvre.
En attendant de le revoir moins coincé devant un vrai public, on peut se repasser son petit bijou d'album.

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THEIERES VIOLENTES & CAMEMBERT ECLECTIQUE
vendredi 14 décembre : Gong au New Morning

Qui a dit que les babas coulent ? Le camembert oui, mais dès qu'il est électrique, il se tient. Ou alors, sont-ce les "champignons magiques" ? Toujours est-il qu'à 65 ans bien sonnés, Daevid Allen a toujours la banane... d'autant qu'il a retrouvé un nouveau public. Ce soir, pot-head pixies ou vieux fans comme yours truly qui pataugeaient dans la boue d'Amougies en 69, côtoyaient jazzeux des 80s, abonnés au New Morning, et jeunes funky techno-tranceurs 90s.
Pour la playlist, pas vraiment de changement par rapport au concert de mai 2000 à la Cigale : les titres récents de Zero To Infinity (le Radio Gnome part 5 sorti fin 99) - comme Magdalene ou Bodilingus se croisaient avec les standards (en prime toutefois, le très jazzy Banamoon, interprétés par la formation de l'album qui mêle petits nouveaux énergiques (Theo Travis au sax, Chris Taylor, ex Soul II Soul à la batterie et Mark Robson, de Zorch aux claviers) aux increvables membres fondateurs : Daevid et sa glissando guitar, Gilly Smyth, Shakti Yoni-Mother Gong et ses soupirs spatiaux, Mike Howlett, basse) et Bloomdido Didier Malherbe (cuivres, anches et flûtes). En revanche, entre deux solos pour prouver encore une fois qu'il est un guitariste de la classe de Frank Zappa (à cent lieues des effets rock-guitar-hero, tout dans l'aérien discret), Daevid Allen s'est lancé dans une série de clowneries délirantes avec jeux de scène tordus, déguisements déjantés et commentaires narquois (avec moult clins d'œil aux vieux rivaux-comparses "sérieux", Christian Vander et Magma). Au total, deux heures et demie de bonheur absolu par des musiciens hors-pair qui savent très sérieusement ne pas se prendre au sérieux. Rare et jouissif.

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SOIREE (ANA)THEMA PRODUITE PAR LA WARMER BROS

samedi 8 décembre : Anathema et ACWL l'Elysée Montmartre

Bonne surprise en ouverture avec le trio parisien ACWL, renforcé d'un bassiste (Céline n'a repris son instrument favori que sur un morceau). L'air morts de trac : même si ce n'est pas leur première scène (ils tournent depuis 5 ans), leur CD n'est sorti que depuis 2 mois : on les attendait donc au tournant. Moins pop que Cure, moins culte (entendez prise de tête) que Dead Can Dance, ACWL se démarque de la production française ambiante en créant un rock gothico-poétique (avec textes en français) limite minimaliste, sur fond de guitares travaillées en écho comme assise à la voix céleste de la blonde Céline. Qu'on leur offre un peu plus de matos (surtout une vraie batterie au moins triple tom...) et ils peuvent entrer dans la cour des grands.

L'ambiance en tout cas était créée pour accueillir les trois frères Cavanagh (Eh oui, les 2 habituels sur scène et le troisième dans la salle pour vendre les T-shirts ;-)). C'est qu'Anathema perpétue cette tradition bien ancrée des "Bros Bands" - des Beach Boys à Sepultura et Spock's Beard en passant par les Kinks et Dire Straits (on oubliera charitablement Oasis).
Mais tout comme les frères Morse de Spock's Beard, le succès ne leur a pas donné la grosse tête et l'ambiance de leurs concerts a toujours ce côté simple et chaleureux (d'où le "Warmer Bros" du titre LOL, merci).
Anathema est sans doute le plus grand des groupes méconnus (ou le plus méconnu des grands groupes ? Le résultat est le même...) Et pourtant, en dix ans de tournées et 5 albums (plus quantité de démos, singles, EP, deux vidéos et une compil), ils se sont créé à la fois une solide base de fans et une tout aussi solide réputation d'inclassables irrécupérables par les radios calibrées (pensez donc, des titres de 20 minutes...) et la rock-critique habituée aux étiquettes (d'où leur statut de groupe culte).
Et cela a commencé dès leur premier EP "officiel" - Crestfallen sorti au printemps 91, suivi un an après de l'album Serenades  (1992): des compositions déjà élaborées des deux frangins, oscillant entre darkwave et death atmosphérique mais la voix gutturale du premier chanteur (Darren) les faisait pencher vers un metal gothique directement influencé par Carcass... Dans le même temps, l'album s'achevait sur une série d'instrumentaux dont les 23 minutes de "Dreaming". Et là on quittait l'atmosphérique à l'allemande (Lacrimosa pour rester dans les références récentes, AshRa ou PopolVuh pour les vieux comme moi qui vous parle) pour lorgner du côté de Brian Eno... Donc, pas évident à classer, tout ça.
Et puis, à partir d'Eternity, le départ de Darren amène Vincent à se mettre au chant et ça se complique encore : passage au gothique "clean", celui de Paradise Lost mais avec la nervosité de Type O Negative et l'ambition un rien codée de My Dying Bride... mais dans le même temps, arrivée de mélodies presque aguicheuses (Angelica : entre Dire Straits et Angra) alternant avec un metal symphonique riche en claviers... nouvelle impression aussitôt contrebalancée par de petites touches "underground" floydiennes - bruitages, friselis, échos... (réécoutez Sentient)
Floyd. Evidemment (déjà: Hope, repris sur ce même album)... Une tendance et une influence revendiquée qui va s'accentuer avec Judgement mais surtout les deux derniers albums alternative 4 (c'est à ce moment que la critique se réveille) et bien entendu A Fine Day to Exit, composé comme un gigantesque hommage clin d'åil à Roger Waters, jusqu'au graphisme de la pochette : lettrage graffité et photo "Hipgnosienne", avec cette longue suite suicidaire et désabusée qui n'est pas sans évoquer non plus le Metropolis 2 de Dream Theater...
Le concert de ce soir s'ouvrait avec Pressure/Release (comme l'album)... On regrettera juste (en dehors d'un mixage mettant un peu trop en avant la basse) qu'ils aient préféré, en deux heures pile, s'efforcer de présenter une mini-anthologie de leur carrière en saucissonnant les titres, ce qui n'était pas vraiment propice à la création d'un climat mais le public était acquis (à nouveau les fans, le culte, après tout, c'est mérité). Et puis, mieux qu'une consolation, après Fragile Dreams, un superbe cadeau de rappel : cette reprise du déchirant Comfortably Numb de Roger Waters (in The Wall), dans une interprétation impeccable d'intensité, d'émotion et de justesse. Mais après tout, ces garçons ont de qui tenir : ne viennent-ils pas de Liverpool ?
Crestfallen
Serenades
Eternity
Judgement
alternative 4
A Fine Day to Exit

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GROSSE MACHINE AMERICAINE
mercredi 5 décembre : Machine Head et Ill Niño à l'Elysée Montmartre

Qui a dit que les grosses Américaines (je parle vroum-vroum, pas zig-zig) manquaient de nervosité ? Côte est ou côte ouest, ce soir, l'Elysée Montmartre était speedé.
Première surprise, Ill Niño. Ils viennent du New Jersey mais Cristian Machado (vox) est arrivé du Brésil à 12 ans et Dave Chavarri (dms, ex Pro-Pain) a des faux-airs de 3e frère Cavalera. Si l'on y ajoute un percussionniste (Roger Vasquez), on comprend que le sextuor penche nettement côté Sepultura méchant (tendance Nailbomb) avec un hardcore tribal élaboré sur une assise rythmique complexe servant une voix incantatoire aux accents de Mike Patton et des guitares énervées (ça c'est le côté ricain) à la Machine Head (ils terminent du reste leur set par une reprise). Ils avaient ouvert avec God Save Us et ont enchaîné sur les titres de leur album chez Roadrunner (Revolution... Revolucion) : I am Loco (très ST) ou Nothings clear (un rien RATM). Rien à jeter.
Supercharger. Prendre le digipack:4 titres bonus ! Machine Head n'a plus rien à prouver. Justement, c'est ce qui est le plus casse-gueule. Seconde bonne surprise. Leur set live est autrement plus convaincant que celui de la tournée précédente (au Zénith, avec Type O Negative), plutôt mal fagoté, et surtout que leur dernier album, (Supercharger) qui joue la redite un rien décevante. Rien de tout ça ce soir : grâce sans doute au public habituel du groupe d'Oakland, entièrement acquis, Robert Flynn était sur un petit nuage - il n'a pas arrêté de lancer des "Santé !" et accessoirement de lancer dans la salle ses gobelets de Coca (rien que du Coca, hmm...?), tant il était ravi par l'ambiance. Donc, les thrashers californiens avaient oublié tout ce qui fait un rien ado grungy (on passera sur le T-shirt MCM (sic !) de Robert, faute de goût, mais enfin, ils étaient enregistrés) pour servir d'inspensables reprises de leurs indispensables classiques (Burn my Eyes) mais aussi, en rappel, une version presque acoustique de Deafening Silence dédié aux victimes du 11 septembre.
Et puis, bouquet final, avant de terminer par Supercharger et pour remercier cette incredibly fucking good audience, you men are unbelievingly mental, you know that ?, trois reprises de leurs groupes préférés enchaînés par la batterie de Dave McClain : The Number of The Beast (Maiden), War for Territory (Sepultura) et Black Sabbath. Comme un retour aux sources, celles d'un metal hardcore sans concession.

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METAL EXTREME & BLACK BRUTAL
mardi 4 décembre : Marduk, Bal Sagoth et Mystica à la Loco

Encore une soirée où la Loco était en fusion. D'abord Mystica, groupe à suivre (écouter leur CD Blinded by my Blood) prouvant que le rock belge, ce n'est pas qu'Arno, Lio et Enthroned. Un black/death tendance gothique (mais plus nerveux qu'Ancient Rites, autres belges), avec un chanteur qui vocalise comme Dani de CoF. A l'inverse de la plupart des groupes du genre, avec Mystica, la partie mélodique est plus achevée que l'assise rythmique (bs/dms) encore un rien bouzin. En revanche, ne pas se fier à la guitariste rythmique qui pourrait sortir du couvent des Oiseaux ou au soliste maigrichon binoclard avec son look d'ingénieur en informatique. On peut aller les encourager chez leur producteur.
Bal-SagothSuivaient les Anglais de Bal-Sagoth, qu'on a tendance à présenter comme le contrepoint grand-guignolesque et caricatural de Cradle. Pas faux. On peut également apprécier (à juste titre) l'esthétique mecha-manga-nordique de leurs couvertures (aux couleurs de l'Union Jack, notons-le). Mais sur scène, il ne suffit pas de s'appeler Byron, de porter masque de cuir, gantelets cloutés, chemise à jabot et de brandir une râpière pour tenir la distance. Déception. Pour apprécier le groupe à sa juste mesure (et le travail de la voix et surtout du clavier), écouter plutôt les albums - surtout, The Power Cosmic, Atlantis Ascendant et guetter le prochain, Imperious Rex.
Minuit, salle chauffée à blanc, enter Morgan Stenmeyer Härkansson et le reste de sa bande de vikings furieux. Au-delà de la provocation blasphématoire, en comparaison de laquelle les T-shirts de Cradle ou les couvrantes d'Impaled Nazarene évoquent des images pieuses, Marduk est (avec Emperor et Mayhem) LE groupe de black extreme. De Funeral Bitch à Jesus Christ... sodomized, en passant par Let Jesus fuck you, en une heure dix (un peu court quand même, mais MSK devrait maigrir un peu, il retrouverait du souffle), on est passé de Dark Endless à La Grande Danse macabre et calottes, calices, cornettes et ciboires se sont fait méchamment panzeridiviser.
Question : Imagine-t-on un groupe de black islam promettant le même sort au Prophète (béni soit son saint nom) ? Salman Rushdie s'est fait fatwer pour bien moins que ça et sans même aller en Afghanistan.

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  MAGNIFICAT...
dimanche 25 novembre : Yes à l'Olympia

La tournée symphonique Je l'avoue, j'avais un peu peur - après avoir vu le DVD de Deep Purple avec orchestre (pourtant - ou à cause ? - promoteurs du genre avec le Concerto for Group and Orchestra de Jon Lord en 69), j'avais renoncé à les voir au Palais congrès malgré la présence de Ronnie Dio -. Avec en plus le programme qui expliquait en gros qu'après leur concert du 21/3/70 au Q.E. Hall, leurs divers claviéristes (De Wakeman à Koroshev en passant par l'Helvète Moraz) ne valaient pas une formation symphonique, on pouvait craindre le pire question pompe et circonstances. Suprise intense. Ce fut encore mieux (et plus nerveux) que Metallica avec Michael Kamen. Pour la tournée européenne, l'orchestre de Larry Groupé était remplacé par un "European Festival Orchestra" mais l'essentiel était qu'il swinguait sans être envahissant et qu'en définitive, le concert de ce soir était LE concert de Yes, depuis au moins 10 ans.
Et pas seulement parce qu'en dehors d'une salle acquise d'avance (sur 3 heures de musique, déduire un bon 1/4 d'heure d'applaudissements debout), et de la relation particulière de Jon Anderson avec le public français (après tout, sa fille vit à Paris et il nous a longuement expliqué son amour des quais de la Seine, du bon vin et des... marchands de fromage ;-)) comme avec la salle de l'Olympia (là aussi, autre confidence, il a rappelé leur concert de 78 et le fait qu'il foulait la même scène - au déménagement près - que... Léo Ferré - à qui du reste il a, visiblement ému, dédié "And You and I").
Non, le concert de ce soir était "spécial", parce que : ils ont attaqué bille en tête par deux classiques classieux : Close to the Edge, puis Long Distance Runaround avant d'aborder le dernier album (Magnification qui renoue avec le style prog-rock symphonique des débuts, même si, en comparaison avec le Yes 69-74, les mélodies peuvent paraître presque simplistes. Donc, après Give Love Each Day et la longue suite "yessienne" In the Presence of avec l'orchestre, bouquet final orchestral et première surprise : une rarissime interprétation du superbe Gates of Delirium (de Relayer, 1974) enchaîné sur l'encore plus rarissime Soon, sans doute un de leurs plus beaux morceaux, dans une interprétation encore plus émouvante que celle gravée sur le coffret quadruple album...
Pour se remettre, intermède obligé solo-acoustique du Steve Howe qui n'a plus rien à prouver, même si entre-temps Chris Squire a dû traverser la scène pour venir le décrisper un peu et lui tirer une ombre de sourire* - ce cher Steve est l'archétype du musicien hyper-traqueux-crispé-perfectionniste, mais au bout de 35 ans, on ne se refait pas. On redémarre à fond sur l'intense Starship Trooper qui a mis en valeur le son toujours aussi monstrueux de la basse de Chris Squire (notons au passage qu'il a gardé tout au long sa fameuse et classique Rickenbacker blanche sans nous faire le plan frime de la triple manche).
Puis retour au dernier album avec le titre éponyme (oui, je sais ça fait très rock-critique, mais pour une fois qu'on n'anglicise pas) et retour aux valeurs sûres : And You and I et, deuxième surprise (mais Jon Anderson avait prévenu : ce soir était une soirée "long set", on avait donc le temps...) interprétation hyper-rarissime de chez hyper-rarissime de Ritual dans son in-té-gra-li-té, et non pas le medley expédié autour de Nous sommes du soleil. Non, ce soir, c'était le morceau tel que gravé sur Tales of Topographic Oceans, avec son incroyable intensité, sa complexité de construction qui a rebuté plus d'un fan de la première heure (et des suivantes), avec ses rythmes enchevêtrés, sa composition qui lorgne sur Stravinsky (pour la rythmique et les percussions) et Gershwin (pour le swing et l'ampleur orchestrale) cet incroyable intermède de percussions tribales (tous les musiciens et tout l'orchestre, chef en tête, troquant leur instrument contre des baguettes), qu'il faut resituer en 1973 pour apprécier l'étonnante modernité du morceau, sommé par un nouveau solo de Chris degré 9 sur l'échelle de Richter, suivi d'un duo avec le clavier (le jeune et prometteur Tom Brislin : le métier de Kevin Moore, la virtuosité de Rick Wakeman mais l'énergie énervée d'un Derek Sherinian) et d'une reprise apaisée de Jon avec Steve au finale... Sauf erreur de ma part, ils n'avaient plus rejoué ce morceau depuis le rappel du concert "Union" au Zénith, il y a dix ans... Et encore, dans une version plus courte. Si le reste de la tournée est de cette tenue, on ne peut que souhaiter un album live qui sera à placer sur la même étagère que Yessongs ou Keys to Ascension. Par comparaison, la fin du concert avec Your Move/All Good People et en rappel... évidemment, Roudabout était presque sans surprise. Mais le bonheur dans la salle et sur la scène étaient palpables.

* C'est encore plus visible quand on a le bonheur d'être assis au premier rang de l'orchestre juste devant Steve Howe, ses multiples Gibson, son unique strato rouge - et en contreplongée sur sa pedal-steel guitar Fender).

Pour en savoir plus, un petit tour chez les fans français avec le nouveau site "Nous sommes du soleil", et un forum de discussion.

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  UNE LOCO EN METAL EXTREME
dimanche 25 novembre : Krisiun, Kreator, Cannibal Corpse à la Loco

Ageless Venomous Pré en bulle : Avec son décor industriel rétro-punk, la Locomotive est le site idéal pour le genre de musique joué ce soir, à savoir du death-metal extreme. A commencer par Krisiun, le trio brésilien des frères Kolesne et d'Alex Camargo, (noter que nombre de groupes do Brasil sont formés par deux frères) et justement, Krisiun a un petit côté Sepultura - pour la violence et la technique - mais aussi Type O Negative, pour la voix et le son de basse en slap acide d'Alex. Dommage qu'en revanche le son de la batterie un rien brouillé n'ait pas mis justement en valeur le travail de Max. Pour s'en faire une bonne idée, écouter leur dernier CD (Ageless Venomous) qui vient de sortir. Mais les 4 autres sont pas mal non plus.
Parenthèse (ce doit être à cause du climat brésilien et torride) : lorsqu'une fille catégorie 95 C fait du stage-diving, elle doit savoir parfaitement maîtriser le saut carpé retourné avant de pouvoir slammer avec grâce. Ce soir, on a eu droit à une experte. On ferme la () et on reprend)
Reprenons : après le métal brésilien, du bon gros métal de chez Krupp, ach : Kreator ! qui vient de sortir Violent Revolution. En comparaison, on aurait presque dit du prog. Mille Pettrozza sait toujours concocter du rock puissant qui lorgne du côté de Manowar avec des rythmiques limites jazzy/ethnique (là aussi, Sepultura n'est pas loin) et des riffs de guitare en duo (Petrozza/Sirniö) qui lorgnent du côté de LedZep, voire des solos "techniques", avec Sami Yli Sirniö.
Pour finir, (et réveiller éventuellement l'assistance, c'est qu'il était quand même 0h35 quand il sont montés sur scène), les garçons bouchers amerloques : Cannibal Corpse. Si l'on creuse un peu (la cuillère peut remplacer le scalpel, vu l'état de décomposition avancée du concept), au-delà des t-shirts et des pochettes trashy - sans oublier les titres qui à eux seuls empêcheraient toute diffusion aux Etats-Unis (le plus emblématique étant Meat Hook Sodomy mais Fucked with a Knife ou Rancid Amputation sont pas mal non plus), le groupe de Chris Barnes produit depuis 10 ans un death metal sans concessions (avec des live et même des albums studio réalisés en une prise). En vieillissant, Chris a pris de l'ampleur (il tend vers Meat Loaf) mais cela n'a fait que donner encore plus de coffre à sa voix sépulcrale (notons toutefois qu'il ne se sent pas obligé d'adopter le même ton et de dire "fuck" tous les trois mots pour présenter les morceaux). Donc, ce soir, ce fut un best-of qui passait du séminal (comme la liqueur du même nom) Butchered at Birth aux inédits du prochain album à sortir en février. En attendant, qui a raté le concert pourra se consoler avec Live Cannibalism (enregistré pendant la tournée 2000 Death Metal Massacre.

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  MANDRAKE TOUR 2001 : NTS ou RAS ?
samedi 24 novembre : Nostradameus, Lullacry, Heavenly, Edguy à l'Elysée Montmartre

Soirée panorama de power-metal-mélodique qui a eu tôt fait de montrer les limites et l'impasse du genre. Comment se renouveler et faire preuve d'originalité après Maiden, Helloween et la première génération de leurs successeurs : Angra, Van Den Plas, Stratovarius, Edguy, justement... Fermons les yeux : est-ce que l'on écoute AC/DC, Iron Saviour, GammaRay, Grave Digger ? Tous ces garçons jouent bien, savent faire des chœrs à la Savatage, mais on en viendrait à croire qu'être édité chez NTS ("Nothing to Say") pourrait à merveille définir le genre.
Bon, cessons d'être méchants. Les Suédois de Nostradameus étaient finalement une bonne surprise, avec un batteur inventif (avantage finalement de la batterie simple: cela vous force à sortir des plans boum-boum du hard-rock classique. Résultat, il a beaucoup piqué à Mike Portnoy, mais on pourrait trouver de plus mauvais inspirateurs) et des morceaux accrocheurs comme the World of Nostradamus ou The Prophet of Evil et en finale, One for All and All for One.
Mandrake Suivait Lullacry avec sa chanteuse dont les "fucking", les piercings, les tatouages et le t-shirt "Barbie is a slut" étaient déjà tout un programme. Hard-rock pour motard boutonneux (ou scootériste acnéique). Pas très en place et une voix à la Melanie - bon, vous êtes trop jeunes pour avoir connu ;-) - un peu faible, alors que la donzelle a du coffre. Faudrait me travailler ça. On est encore loin de Doro ou même Headline (ne parlons pas de Sinergy).
Place ensuite aux Frenchies d'Heavenly, avec Fred, sa somptueuse voix de tête et son look travaillé clin d'œil de faux Chippendale du 9-3 (histoire de se démarquer de la scène metal classique), un guitariste gouailleur, des chœurs parfaitement en place et une bonne humeur générale. Mais avoir des nappes de synthé, du piano, des voix célestes et pas de clavier sur scène, j'ai toujours du mal. Et look mis à part, on a déjà entendu ça avec Dyslexia et son chanteur-sosie d'Andre Matos (eh oui, encore Angra, on n'en sort pas). Le plat du jour était donc Edguy, groupe allemand mâtiné rock scandinave, héritier direct d'Helloween et Maiden. Ce soir, ils enregistraient un live - Tobias Sammet l'a rappelé abondamment pour chauffer la salle... Là aussi, pas de clavier (Tobias chante, il ne peut apparemment pas tout faire) et donc, concert joué en partie sur bande (pour un live, c'est con) et donc parfaitement calibré. D'ailleurs il s'est fini à 21h59mn40s, pile...
Sinon, sur fond de décor hyper-Maiden ambiance 1990 (ruines vertes, croix ansée, masque géant, autels et ciboires enflammés, et même en prime un faux-Eddie très cheap en baudruche barbouillée au feutre), avec un Tobias qui jouait les Bruce Dickinson en essayant de sauter partout (mais pas trop, les châteaux d'enceintes sont branlants, les projos-scanners à argon brûlants, un accident est vite arrivé...), l'Edguy de la marine n'ont finalement pas trop ramé, nous servant de solides tranches de leur 5 albums, surtout les 3 derniers (Theatre of Salvation, Vain Glory Opera et Mandrake) et comme leurs mélodies sont accrocheuses (Babylon, Land of the Miracle, Jerusalem, très Angra), les voix de tête bien posées ( Fallen Angels, Nailed to the Wheel et ses accents AC/DC) leurs riffs bien calibrés et leurs morceaux imposants (les 15 minutes de Pharaoh, Maidenesque en diable), le public ne demandait qu'à marcher. Pour l'originalité, on verra peut-être à la prochaine tournée.

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GB  BRIDGE ACROSS EUROPE TOUR 2001 : UN INSTANT D'ETERNITE
dimanche 11 novembre : Transatlantic à l'Elysée Montmartre

Il est de ces concerts rares où l'on sait dès les premiers accords que l'on va assister à un événement mémorable. La soirée de ce soir à l'Elysée Montmartre en faisait partie.
Sans vouloir jouer les anciens de Verdun (section Beatles Olympia 64 ou Tommy des Who, 70 au Théâtre des Champs-Elysée Montmartres...) - si tu lis ça, Seb, tu vas dire que je radote ;-), mais après tout, il y avait d'autres quinquas dans la salle - je n'ai pas souvenance d'une soirée aussi magique depuis peut-être Genesis avec Peter Gabriel au Bataclan, puis à l'Olympia en 72, ou - dans la même fournée - Peter Hammill avec Van der Graf Generator.

Petite parenthèse récapitulative 
Leur site Or donc, voici enfin, en tournée européenne, le supergroupe américano-européen (d'où son nom) formé par Neal Morse de Spock's Beard (chant, claviers, guitare), le New-Yorkais Mike Portnoy de Dream Theater (batterie), le Londonien Pete Trewavas de Marillion (basse) et le Suédois Roine Stolt des Flower Kings (guitare).
Avec un invité surprise pour la tournée européenne : Daniel Gildenlow de Pain of Salvation (guitare/clavier) - lequel Pain Of Salvation fera l'ouverture de DT pour leur prochaine tournée.
La formation de prog-rock héritière de Yes et Genesis, initialement simple projet de studio, se lance donc sur les routes. Et si l'on en croit ses oreilles et le live enregistré lors de leur mini-tournée sur la côte Est des Etats-Unis l'an dernier, cela promet d'être savoureux.
Transatlantic fait en effet partie de ces supergroupes rares et réussis où le total est supérieur à la somme de ses parties. Sans doute parce que chaque élément n'a rien à prouver (ici, pas de syndrome du guitar/keyboard/drumkit hero, gaffe les mecs, j'arrive avec mon solo qui tue) et se fond avec harmonie dans l'ensemble au point - retournement paradoxal - qu'on a l'impression au contraire que c'est Transatlantic qui existe de tout temps et que DT, Spock's Beard ou Marillion ne sont que de simples projets solos de ses membres !

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Les promesses dont je parlais plus haut (et plus tôt) ont donc été plus que largement tenues.
Quelques impressions en vrac : Neal Morse est une bête de scène (les fans de Spock's Beard le savaient, les autres ont découvert un chanteur-leader-clavier-guitariste-batteur-clown capable de voler la vedette à Mike Portnoy. Il faut le faire...) L'appoint de Gildelow (de PoS) à la guitare et aux claviers permet d'avoir une formation de scène parfaitement équilibrée. Trewavas est un bassiste qui allie le son de Chris Squire à la précision de Tony Levin et à la netteté de Steve Harris. Stolt est de la classe de Malmsteen avec l'avantage de ne pas avoir la grosse tête.
Idem pour Mike Portnoy ou quand l'un des trois meilleurs batteurs du monde joue simplement les guest-stars ou au mieux le duettiste pour donner la réplique à Morse, comme Nick D'Virgilio chez Spock's ou pour les duos Nick & Neal. Du reste le dispositif de scène le soulignait : Morse à gauche de profil derrière ses claviers, face à Portnoy à droite, de profil derrière sa Tama (simple, cette fois, pour garder un son équilibré... c'est d'ailleurs le kit et la disposition qu'il a adoptés avec Liquid Tension Experiment : la grosse caisse sous la pédale de droite, le tom basse sous le pied gauche, les trois toms à droite de la caisse claire), les trois grattes au milieu entre eux...

DVD Mike Portnoy Seconde parenthèse (à propos de Portnoy) dispo depuis le 29 octobre 2001 : LIQUID DRUM THEATRE (DVD) à commander chez Hudson Euro à 41,95£, port compris.

Un double DVD (NTSC, 190 mn / Hudson Music) avec choix des angles et commentaire pour mieux apprécier le jeu de Mike Portnoy aux drums, des extraits de la tournée 98 de DT, des séances de studio. Le premier disque comprendra en bonus audio l'intégrale des deux premiers albums de LTE. Au total, 20 minutes de suppléments par rapport à la VHS, soit 3 heures 10 de musique avec le choix d'isoler la piste batterie pour chaque morceau.

Et ces pointures qui prennent un plaisir manifeste à jouer des morceaux incroyablement longs et complexes (finalement, en deux heures et demie de concert, ils n'en auront joué que... six !), mais quels morceaux, alternant ceux de leurs deux disques (deux seulement, mais deux chefs d'œuvre) : Motherless Child (2), My New World (1), We all Need some Light (1), Bridge Across Forever (2) Stranger in Your Soul (2) et en rappel... All of the Above (1). Depuis l'époque où Yes revenait pour jouer "Nous sommes du Soleil", vous en connaissez, vous des groupes qui vous offrent en rappel un titre d'une demi-heure ? Et où il n'y a rien à jeter.
Bon, bon, j'ai l'air d'avoir des enthousiasmes juvéniles, mais entendre s'enchaîner avec cette métronomique et cette virtuosité bluffante (mais une décontraction qui n'interdit pas de rire quand on fait un pain), entendre, donc s'enchaîner des harmonies qui évoquent le Genesis de la grande époque (la seule, celle de Pete Gab au temps de Nursery Cryme, Foxtrot et The Lamb) pour le son de guitare et le son d'Arp Odyssey de Tony Banks, des fanfares de trompettes synthétiques typiques du son de Larry Fast (Synergy, clavier de Peter Gabriel en solo), puis retour à un son mellotronesque en soutien de compos en contre-temps et syncopes jazzy guitare-basse-batterie caractéristiques de King Crimson, un contrechant de chœurs digne de Savatage (fait unique pour un super-groupe : en-dehors du leader qui a une voix digne de Peter Gabriel, les quatre autres sont tous d'excellents chanteurs solistes), puis une petite respiration bon vieux rock-roots à la Jerry Lee Lewis, un petit détour classieux à la Debussy, une brève touche jazzy à Dave Brubeck... Mike Portnoy et puis, voilà, au milieu du concert, que les guitares et la basse qui nous font le plan rock anglais des années 60, on se dit, tiens, ils vont nous faire une de leurs fameuses reprises des Beatles - She's so Heavy ou And I Love Her...
Certes, mais comme ce concert devait décidément être exceptionnel, la reprise, ce ne fut rien moins que l'INTEGRALE de la face 2 d'Abbey Road - comme jamais les Fab Four ne l'ont jouée, en tout cas sur scène, ils étaient déjà trop brouillés à l'époque pour travailler autrement qu'en studio en se tournant le dos -, une reprise poussée jusqu'au clin d'œil final d'Her Majesty ("is a pretty nice girl but she doesn't have a lot to say...")
Et le public qui chante avec eux ou qui entonne les accords d'ouverture au synthé d'All of the Above "In a state of fallen grace / With a smile upon it's face, IT CAME !"
Les cinq de Transatlantic sont venus et les fans ce soir avaient le sourire.

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CHEVALIERS TEUTONIQUES, CATACLYSMIQUES & PYROTECHNIQUES
Samedi 10 novembre : Clawfinger et Ramms+ein au Zénith

Rammstein, biographie... Ouverture : Clawfinger, pour prouver que les Suédois ne font pas que dans le death atmosphérique ou le prog-black et qu'ils peuvent surpasser en matière de hardcore politiquement incorrect les Suicidal, Biohazard ou autres Machine Head. En une demi-heure, la presque totale, de leur premier single (Nigger) aux titres de leur dernier CD tout juste sorti, en passant (en rappel) par la célébrissime contine acide (ambiance Chucky) de Do what I say (sur l'album Use Your Brain, le si bien nommé). Et puis Zak Tell, le chanteur, se plaît à porter un T-shirt Faith No More collector (celui de leur première tournée) : ce garçon a donc du goût dans ses choix musicaux.
Plat du jour : Rammstein. Attendus (longtemps : 3/4 d'heure de retard pour cause de "réglementation des spectacles pyrotechniques en salle...*") mais ceux qui avaient assisté au concert de l'Elysée Montmartre Montmartre l'an dernier étaient restés sur leur faim : les six inséparables ex-Ossies de Schwerin ont besoin de grands espaces pour s'exprimer - les mauvaises langues diront de stades d'Albert Speer filmés par Leni Riefenstahl.
En définitive, même si le Zénith est un rien petit pour leur méga-spectacle total et à part l'arc à feu grégeois et le lance-flammes - avantageusement remplacés par un godemichet lance d'incendie d'une redoutable efficacité sur les premiers rangs de la fosse (cela dit, le faux sperme était de l'eau mentholée, attention touchante) - les bombes, pétards, flash-bangs au magnésium, guitares, claviériste, bottes, pieds de micro et autres accessoires enflammées et détonants n'auront pas manqué. Avec comme de juste, en clou du spectacle Till Lindemann en crucifié brûlant, chaussé de ses lunettes Terminator à faisceau laser (pour Rammstein). En revanche, question balade, à part Mutter, on n'a pas eu droit à la promenade de Flake (clavier Dr Jekyll) en Zodiac-slamming (Seeman). Tant pis, on se consolera avec le DVD du concert de Berlin.
Mais Rammstein, ce n'est pas que ça, même si le concept même du groupe est dans la performance totale, au point qu'elle empêche parfois d'écouter ce qu'ils ont à dire. Parce que ce sont aussi des chansons fortes et (paradoxalement ?) des climats furieusement rétro-romantiques, ambiance Impressions d'Afrique (Sehnsucht) ou souffrances du jeune Werther (Herzeleid, Engel), en plus du thème essentiel de la méfiance vis-à-vis de toutes les dictatures, du stalinisme version l'Aveu (Ashes to Ashes) à l'église version Inquisition (Bestrafe mich). Bref, si les groupies mouillent pour les six mâles en battle-dress, fausses balafres et look neo-tekno, sur toile de fond lumière mi-Alien-Giger mi-Dune-David Lynch, ce n'est pas le signe de quelque nostalgie vert-de-grise comme l'ont imaginé un peu vite quelques journaleux bon genre et bien niais (les mêmes qui en d'autres temps firent le même procès à Vander/Magma ou Lanier/Blue Oyster Cult). Du reste, lesdites groupies chantent tout leur répertoire en allemand et savent donc de quoi ces garçons parlent. Sûrement pas de néo-nazeries.
Précisions. Trois. Si je parle des groupies, c'est que j'en étais (fort bien) entouré. C'est l'avantage de se placer dans les trois premiers rangs de la fosse. Si j'insiste sur l'allemand, c'est que Rammstein est quasiment le premier groupe germain depuis Amon Düll à avoir un répertoire en allemand ET une carrière internationale. Y compris aux Etats-Unis. Mais évidemment, ça n'a fait que rajouter au malentendu sulfuro-wagnérien. Enfin, RAMMSTEIN qui est le lieu d'une catastrophe aérienne meurtrière survenue lors d'un meeting aérien en RDA est une allusion transparente à cette esthétique de la catastrophe quasiment entéléchique (le fer, le feu, l'eau...), construite comme les shows de Mark Pauline avec Survival Research Laboratories, qui est indissociable de l'image de ce très grand groupe.

* Bon. Admettons (Quoique en la matière, ladite réglementation française soit l'une des plus coulantes du monde, juste après la Chine qui en gros n'en a pas. Après tout, ça fait 3000 ans qu'ils manient la poudre).

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GB  NO ORDER WORLD TOUR
vendredi 26 octobre : Vanishing Point, Sonata Arctica, Gamma Ray à l'Elysée Montmartre

En ouverture, Vanishing Point. Ils sont australiens, c'est sans doute leur seule originalité sur la scène prog metal (et sur la scène rock aussie). Pour le reste, ils ont beaucoup écouté Angra, Vanden Plas ou Rhapsody, mais ce n'est peut-être pas suffisant pour se faire un nom.
Suivait Sonata Arctica, des Finlandais (encore !) qui ne vont pas tarder à tailler des croupières à leurs compatriotes de Strato. On les avait déjà remarqués en première partie de ces derniers. En deux albums, ils ont réussi (comme Strato il y a quelques années) à se forger un public qui connaît déjà leur répertoire par coeur de Full Moon à Land of the Free ou Wolf & Raven. Avec une bête de scène comme Tony Kakko au chant, soutenu par d'excellents musiciens (en particulier Mikko Harkin aux claviers) et servi par un son clair et puissant, la partie était gagnée.
Vu l'intensité de la réaction de la salle, on aurait pu croire qu'ils allaient voler la vedette à Kai Hansen and C°. Mais Gamma Ray est arrivé à faire monter d'un cran encore l'ambiance, avec un son énorme et parfait. Bien plus qu'un "Helloween-bis" version prog-SF-symphonique, le quatuor allemand s'affirme de disque en disque, mais surtout sur scène, comme le digne héritier de DefLep, Megadeth et surtout Maiden de la grande époque. Jusqu'au décor et aux invités (un clone d'Eddie pour une version de plus de dix minutes de Somewhere out in Space). Qu'il s'agisse de Land of the Free ou de la reprise au finale de Beyond the Black Hole, Gamma Ray prouve que les bonnes vieilles recettes du power-metal tendance speed-prog (compositions mélodiques, riffs speedés, voix de tête, double batterie...) cartonnent toujours. C'est peut-être sans surprise, mais franchement, personne n'était venu pour être surpris. Mais juste pour le plaisir de retrouver des potes sur scène. Là aussi, gagné.

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GB   L'ALLIGATOR DU JURA : JE VOUS ATTENDS
Samedi 20 octobre : Hubert Félix Thiéfaine au Zénith

Dans une salle rapidement chauffée par la Grande Sophie (un rien décevante mais elle sait bien sauter à la corde), le grand ciseleur de mots jurassique a de nouveau renouvelé son exploit habituel de faire chanter ses mots rares, ses métaphores osées, ses jeux lexiconumérographologiques ses images torturées et rimbaldiennes, à un public qui connaît son répertoire par coeur et dément l'image caricaturale du jeune "c'est clair" exclusivement nourri de rap-crétin et de loft-shopi. Et tout ça, sans jamais être passé sur TF1 ou M6. Symbole : un sondage a révélé que le titre le plus demandé par les fans est Alligators 427, un de ses poèmes les plus noirs, les plus désespérés et les plus complexes,datant de son superbe 2e album Autorisation de délirer. Côté playlist, ce concert complétait la tournée "20 ans de scène" après Bercy 98 et l'Olympia 99, cette fois, en privilégiant les morceaux du dernier album - Défloration 13 au son beaucoup plus hard-rock (guitares saturées et gros son), mais aussi une anthologie des tout premiers titres joués à la guitare sèche* (Je t'en remets au vent et bien entendu l'inévitable Fille du coupeur de joints qui va mine de rien sur ses 25 ans...

* Ce qui incidemment, a permis à un bipède à station verticale visiblement grippé de se remettre en voix...

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GB  OH SUPER(WO)MAN
Lundi 15 octobre : LAURIE ANDERSON A LA MUTUALITE

Life on a stringPublic sélect, soirée intello ambiance Arte soirée Thema sur la musique nouvelle ? D'autant qu'il s'agissait d'un concert sobre, sans performance vidéo (comme naguère au Grand Rex) et sans argument théâtral (comme Moby Dick à Bobigny l'an dernier). Et puis finalement, des tonnes de chaleur et d'émotion, une alternance de moments doux presque planants et de séquences d'intensité extrême offerts par la grande dame du rock new-yorkais qui nous a offert la quasi-intégrale de son dernier album (Life on a string), qui prenait des résonances nouvelles à l'ombre spectrale des tours disparues de septembre... Et puis, encore, une superbe version de Oh Superman re-présentée et relookée avec un finale orchestral. Ultime clin d'oeil de Madame Lou Reed, puisqu'il s'agissait d'un concert "sans images", elle a fait distribuer dans la salle des feuilles de papier pour que chacun puisse, s'il le voulait, "faire ses photos à la main". A garder en souvenir ou offrir pour l'album de la tournée. Les meilleurs croquis seront publiés et vendus aux enchères pour une oeuvre charitable.

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GB  TATTOO BON !
Vendredi 28 septembre : Festival Tattoo the Planet à Bercy

Plus de 5 heures de musique, 7 groupes alternant sur 2 scènes, 12 caméras, 2 écrans géants, quelques mégawatts de son monstrueux et pourtant clair, 15 000 furieux (et furieuses, qui n'étaient pas les moins excitées) et sans doute un certain nombre d'hectolitres de bière.
Tattoo the Planet a tenu ses promesses et au-delà en présentant aux fans une véritable anthologie de presque toutes les tendances du metal contemporain, du hardcore au thrash en passant par le grunge et le black. En ouverture 3 groupes français qui n'ont pas démérité : Pleymo et son hip-hop speedé, puis les banlieusards essonniens d'Es la Guerilla, inspirés par Rage Against the Machine (mais avec un chanteur à la voix claire au look post-baba de Daevid Allen !) et enfin les Parisiennes très énervées grungy d'X-Syndicate avec leur chanteuse comme une réincarnation sexy de Janis Joplin qui aurait trop écouté AC-DC (finalement la seule voix qui ressortait vraiment dans ces trois formations : cela reste toujours la faiblesse des jeunes groupes haxagonaux : à force de faire du rap, plus personne ne se fatigue à savoir chanter...).
Puis vinrent les choses sérieuses : Biohazard d'abord. Bien que tenu à un set d'une demi-heure, ils nous ont offert un medley de leurs classiques et d'Uncivilization, leur dernier album (avec le puissant Fuck, Fight, Kill) - un album bourré d'invités : de Slipknot sur Domination à Peter Steele de Type O Negative sur Plastic en passant par Igor Cavalera de Sepultura sur Gone. Ce soir, pas d'invités mais le quatuor a dédié le concert aux victimes du World Trade Center et fuckant d'importance tous les fascismes, racismes, totalitarismes et terrorismes... Biohazard vient de Brooklyn (comme Type O Negative et bon nombre d'autres groupes de la scène métal/hardcore new-yorkaise). Et quand on vient de Brooklyn comme la bande à Billy Graziadei (encore un émigré italien, comme jadis Dion DiMucci et d'autres rockers du même quartier), on ne fait pas dans la soupe nerdy comme certains branleurs de Seattle. Ce sont là les vrais héritiers du vrai rock de banlieue version fusion rap, radical comme on dit Outre-Atlantique. Gauchiste, dirait-on chez nous. Raison sans doute de la fidélité de leur public français. Ils en sont conscients, ils l'ont remercié.
Changement de ton mais pas de qualité avec le gothic-black anglais de Cradle of Filth. Comme tous les ans en cette saison, Dani et ses vampires mutants viennent hanter une salle parisienne. Cette fois, changement de dimension pourtant avec la scène de Bercy. Consécration : ceux qui les guettaient au tournant ont vite été conquis par l'énergie et la puissance démoniaque d'une musique qui alterne voix d'opéra (avec toujours leur superbe et plantureuse diva), ambiance gothique, climats morbides et speed metal. Avec toujours en prime, quelques superbes créatures sur échasses et (nouveauté 2001) un finale accompagné par une walkyrie en armure qui éjaculait des étincelles en se caressant le plastron à la meule électrique (non ce n'est pas un titre de Thiéfaine ;-))... Cradle est le seul groupe à avoir su renouveler le glam-rock provocateur de Kiss ou Alice Cooper sans tomber dans le remake ou le pastiche crétin.
Nouveau changement d'ambiance (et bonne surprise) avec les Français de Mass Hysteria. Héritiers en droite ligne de Lofofora et Clearcut, le groupe produit un hard-core rap dans la lignée de Rage Against the Machine. Une rythmique carrée, ultra-puissante, servie par quelques trouvailles électroniques, au service de textes politiques qui changent du discours convenu et bêtifiant du rappeur de base. Ici, on martèle que la fumette ça crétinise, et qu'au lieu de zoner dans les rues en râlant bêtement, mieux vaut se cultiver la tête pour savoir faire la révolution car knowledge is power. Rien à ajouter.
Enfin, arrivée de Slayer. Après une séance d'échauffement alternant les nouveautés (God send death, Here come the Pain) et les classiques (Post Mortem, Tom Araya explique - comme pour resituer les textes de leurs morceaux - que la tragédie du 11 septembre a créé un véritable traumatisme mais que les terroristes n'ont pas compris une chose : nous sommes tous faits du même sang. Et d'enchaîner sur Bloodline. Puis, pendant la dernière demi-heure et jusqu'au rappel, déferlement en continu. Araya ouvre le bal avec un avertissement pour nous mettre dans l'ambiance : en gros, attendez-vous à connaître des jours difficiles, la guerre arrive, ça va aller de mal en pis." Bref, Mandatory Suicide (suicide obligatoire). Le reste sera à l'avenant - Angel of Death ou South of Heaven et autres bijoux "sabbatiques", bref pour reprendre un titre connu, *Two* Decades of Aggression, tandis que Jeff Hanneman et Kerry King alternent les riffs en nous offrant une somptueuse démonstration de duos de speed guitar*, ponctué par le drumming cataclysmique de Bostaph. Ce soir les tueurs californiens ont su présenter le concert qui tue.

* Il faut dire qu'ils étaient servis ce soir par un son qui (pour une fois) a su allier puissance et précision quand la sono de leurs concerts précédents au Zénith ou à Bercy avait hélas eu tendance à transformer le thrash en trashy.

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GB  PANIQUE A L'ELYSEE : ERECTIONS RESIDENTS, CIEL !
Mercredi 26 septembre : THE RESIDENTS à l'Elysée Montmartre

Icky FlixPanique à l'Elysée (Montmartre), les toujours anonymes extra-terrestres américains ont débarqué.
Pour ceux qui ignoreraient qui sont les Residents, qu'ils s'imaginent l'univers d'un Frank Zappa ressuscité et donné aux techno-robots de Kraftwerk relookés par Devo, groovant sur un happening/vidéo des Taking Heads qui auraient adopté l'humour d'un Dr John sodomisé par Alice Cooper. Vous avez du mal à voir le topo ? Pas grave, c'était pire. Ou mieux.
Les Résidents se font trop rares en France (pas loin de dix ans déjà !)- nos voisins allemands ont plus de chance qui ont eu droit depuis deux ans à une antho inédite d'une heure à la TV (sur Viva), plus une prestation live mémorable à Berlin, et enfin au début de cette tournée. Du reste, le tirage européen de leur DVD Icky Flix est sorti chez l'éditeur allemand, EuroRalph.
Le DVD, justement : Une improbable compilation (improbable parce que les Residents fuient le cheap commercial) transformée en remix de 29 ans de carrière de ces révolutionnaires du multimédia, avec le son original et sa version remastérisée en 5.1 (idem pour les vidéos "rafraîchies"), plus des inédits.
Or, c'est ce même DVD qui servait de fil conducteur au début du concert, puisque, dans la tradition des films muets accompagnés, les 4 sempiternels anonymes déguisés en ET à lampes frontales (ou classique Eyeball et chapeau-claque) se démenaient derrière des paravents translucides sur leurs instruments (percussion électronique, mini-Moog d'époque, synthés numériques et guitare) tandis que le duo chanteur/chanteuse illustrait les vidéos du DVD diffusées en arrière-plan.
Une heure trois-quarts de bonheur ininterrompu (il fallait bien ça) pour une sélection de leurs classiques incontournables, de Third Reich Rock 'N' Roll (en ouverture), à Constantinople en passant par Harry the Head, Hello Skinny, One Minute Movies (inspiré du "Commercial Album" et ses quarante titres/clips d'une minute), Where is She, He Also Serves ou Burn Baby Burn, de leurs reprises outrageusement déglinguées de James Brown (This is a Man's Man's Man's World), du Band Aid (We are the World) ou de Renaldo and the Loaf (Song for Swinging Larvae), plus, (nouveauté du DVD et du concert) des remix-pots-pourris - qu'ils ont baptisés "concentrates" : une habitude qui remonte à l'album de leurs 20 ans de carrière avec son Kick a Picnic (également joué ce soir). Ainsi a-t-one eu droit aux indispensables Bad Boy on the Midway (sous la forme d'une longue suite instrumentale à tomber), Gingerbread Man, et surtout, en rappel, à ce Freak Show, dans une interprétation ambiance Opéra à la Kurt Weill (révisitée Meat Loaf) servie par la sublissime Molly Harvey (invitée régulière du groupe, pas anonyme du tout, elle), plastique mutine et voix de Bonnie Tyler.
Un seul mot pour résumer la soirée : grand.

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GB   LES SCANDINAVES A L'ELYSEE OU LE FESTIVAL VAS-Y WASA
Dimanche 23 septembre : ARK + FREAK KITCHEN + THRESHOLD + BLACKSTONE à l'Elysée Montmartre

Soirée (commencée tôt, dès 17h30) scandinave à l'Elysée pour la tournée "Cooking in Europe". Après un hors-d'oeuvre modérément digeste (les franco-britanniques de Blackstone pour un blues rock un rien lourdingue et sans grande inspiration musicale (malgré la dégaine d'un chanteur qui se prend pour un croisement un peu mou d'Iggy Pop et de Roger Daltrey), on attaque les choses sérieuses (et suédoises) avec Threshold. Threshold est un groupe prometteur dont le prog-rock lorgne fortement du côté nostalgie années 60 (clin d'oeil psychédélique d'un titre comme Turn On Tune In Drop Out). Par moments, on croirait entendre Family, Caravan, Yes ou les Moody Blues époque gros son ("On the Threshold of a Dream", par exemple), surtout quand ils se lancent dans de longues suites ponctuées d'harmonies vocales et de contrepoints à la Savatage : celles de morceaux comme Making a Change ou Paradox, repris au finale. Notons qu'ils en profitaient pour enregistrer leur prochain album live.
Freaky-Kow L'ambiance change du tout au tout avec l'arrivée des trois déglingués de Freak Kitchen, avec leur sympathique vache folle. Un bassiste en slap dont le look lorgne du côté de MotorHead Sherwood (au temps lointain des Mothers of Invention), un chanteur guitariste qui maltraite son instrument à coups de téléphone, le caresse au vibromasseur chinois ou le transforme en pedal-steel pour en tirer des arpèges de clavier... une ambiance entre Gong et Frank Zappa, mais avec l'énergie communicative d'Infectious Grooves ou Suicidal. Entre funk et pop, pour des mélodies acides et décalées ou des rengaines idiotes et dansantes, jouées au énième degré. Goody-goody comme dit le leader, histoire de prouver qu'en Suède, il n'y a pas que des guitar-heroes aux chevilles dilatées ou des black-death-doom-gothiqueux d'un romantisme violemment suicidaire.Il y a les joyeux drilles de Freak Kitchen, et leur cuisine à la vache folle.
Légère retombée d'ambiance avec Ark. Les maîtres du prog-power-metal norvégien ont décidé de faire un concert plus power que prog (il faut dire que la sono épaisse les y incitait). Certes, le chanteur a toujours la même voix rocailleuse et puissante qui n'est pas sans évoquer les meilleurs moments du metal d'il y a 20 ans, de Judas Priest à Maiden ou Queesryche. Mais voilà, les originaux auraient tendance à faire plutôt mieux. Finalement (on oubliera l'assez ridicule solo du bassiste qui est loin d'être Chris Squire mais a tenu absolument à jouer les Hendrix en nous infligeant une Bannière étoilée à faire frémir les Taliban), Ark est plus à l'aise lorsqu'il parcourt les chemins de traverse des rythmes ternaires (samba, bossa) et des morceaux guitare sèche-clavier ou guitare sèche percussions, comme lors de leur mini-set unplugged improvisé d'il y a six mois, en première partie de P.O.S. Ceux qui auront raté le concert pourront fort bien se consoler avec leur dernier disque Burn in the Sun, au moins le mixage met-il en valeur les qualités d'instrumentistes des 5 membres du groupe.

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POETS, MADMEN AND SLIDING GUITARISTS :O)
Jeudi 12 juillet : SAVATAGE & MEGADETH A L'ELYSEE

Savatage MegadethIl y a une vingtaine d'années, Trust tournait avec Iron Maiden. Bernie Bonvoisin avait engagé un batteur anglais. Un certain Nicko McBrain. A la fin de la tournée, Nicko se retrouvait batteur de Maiden. Il l'est resté depuis... C'est un peu ce qui se passe avec les deux groupes de ce soir (sinon que le changement a eu lieu après leur dernier disque Poets and Madmen) : le lead-guitar Al Pitrelli a quitté Savatage pour remplacer Marty Friedman chez Megadeth... Mais pour la tournée, il continue de jouer avec ses potes. Bref, on a droit deux fois à Al Pitrelli. On ne va pas se plaindre.
Donc, en ouverture, Savatage. Tournée avec Megadeth oblige et contrairement à leur prestation de fin 98 dans cette même salle, Jon Oliva et ses hommes avaient choisi ce soir un répertoire plus orienté speed que prog (même si on a eu droit aux contrechants qui ont fait la marque du groupe (Chance) et aux grands classiques comme Edge of Thorns ou Gutter Ballet. Délire du fan-club qui a déployé une banderolle de 14 mètres, aussi large que la scène de l'Elysée... Séance de rattrapage en octobre avec de nouvelles dates à Paris.
Le climat, déjà torride, devait encore monter d'un cran avec l'entrée en scène de Dave Mustaine et son gang. Autour du noyau d'origine immuable (Dave Mustaine et le bassiste David Ellefson), guitaristes et batteur ont souvent changé. Après Nick Menza remplacé aux drums par Jimmy deGrasso, c'est donc Al Pitrelli qui a repris le manche à Marty Friedman pour dialoguer en riffs avec Dave. Au total, le changement donne un Megadeth encore plus puissant au niveau rythmique, en même temps que la construction des morceaux se complexifie. C'est du reste manifeste à l'écoute de leur dernier album The World needs a Hero. Megadeth DVDPour les fans du groupe, le menu était de choix, puisqu'on a eu droit aux titres nouveaux (The World needs a hero, 1000 times Goodbye) à l'écriture complexe (Dave, le roi du speed-thrash est aussi un maître du vers libre et de l'assonnance rare), reprenant la thématique classique au groupe (antimilitarisme et antimondialisme militants, critique sociale grinçante dans la lignée d'Alice Cooper -- n'oublions pas leur sublime99 Ways to Die pour dénoncer les gamins américains victimes des armes à feu), mais aussi des morceaux récents plus classiques (Moto Psycho, clin d'oeil, ne serait-ce que par son titre, à Russ Meyer), le bien gras Dread and the Fugitive Man ou Promises qui illustre le côté prog et mélodique de ce groupe bien plus riche que ne l'imaginent certains qui n'en gardent que l'image d'un speed-metal énervé.
Et puis, pour les nostalgiques, il y avait les incontournables -- A tout le monde -- évidemment, pour le public français, mais aussi les grands classiques dans la lignée de Peace Sells, ces morceaux increvables qu'on peut d'ailleurs retrouver en DVD (Rusted Pieces, EMI, Stéréo, Zone 2) avec six clips dont le Hangar 18 revisité sur le dernier album avec Return to Hangar ("And military intelligence is still two words that can't make sense")... La boucle est bouclée mais le 'Deth n'est sûrement pas encore rouillé. A preuve, la prestation de ce soir, l'une des meilleures du groupe.

(°) :Comme ceux de Maiden ou d'Helloween, le fan de Megadeth fait partie de ces enthousiastes qui connaissent tous les titres par coeur, chantonnent tous les riffs mais sont capables de faire une ovation aux groupes de première partie. En l'occurrence, bien sûr, vu les liens entre les deux bandes d'Américains, c'était gagné d'avance...

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DEATH AU DUNOIS
Dimanche 8 juillet : Gyrtoon, Natron & Septic Flesh au Club Dunois.

Natron Histoire de prouver que les Scandinaves n'ont pas l'exclusivité du genre, c'est dans une température torride qu'on a eu droit ce soir au Dunois à un aperçu de la tendance gréco-latine de la mouvance black/dark/death avec d'abord les petits Français de Gyrtoon qui lorgnent avec talent du côté du prog-death-gothique, avec un son prometteur et puissant qui semble parfois loucher du côté des bandes-son de Danny Elfman.
Puis ce furent les Italiens de Natron, maîtres du brutal death extreme transalpin (même s'ils vont enregistrer aux Abyss Studios en Suède avec Tommy Tagtgren). Sous ses airs d'éphèbe blond Mike Tarantino a toujours une voix ahurissante de puissance et outre les titres de leur dernier album Bedtime for Mercy sorti chez Holy Records, il nous a offert une version plaisamment déchiquetée de Message in the Bottle de Police. Il fallait oser.
Enfin, preuve qu'il n'y a pas qu'AAJN, Magnus Magister Rhodo et Ordo comme représentants du death metal grec, suivaient les Héllènes furieux de Septic Flesh, qu'on attendait au tournant : ce n'était que la deuxième apparition en France (la première, c'était le 29/4/99, au même endroit) de Spiros Antoniou, Sotiris Vayenas et leurs compères. Malgré une balance décevante qui a mal rendu justice à leur son travaillé, on a quand même eu droit à une assez étonnante démonstration de dark metal mutant, parfait reflet de leur dernier album, lui aussi sorti chez Holy (et lui aussi enregistré en Suède, chez Fredrik Fredman) : Revolution DNA.
Septic Flesh Ce Dark New Age, seconde incarnation de Septic Flesh (l'autre est désormais Chaostar(°)) a sans doute surpris le public mais l'ambiance joyeuse et décontractée, limite bal de 14 Juillet avec amoureux bécoteurs, headbangers dévissés, railleurs patentés, slammers entêtés ou stage-divers casse-cou -- (because assistance clairsemée) était finalement le reflet de ce qui se passait sur scène : une musique capable d'osciller entre techno-androïde et rythmes chaloupés limite électro-pop, avec des solos de guitare passant de la pure tendance metal-hero / douze-doigts sur le manche au son pastiche Shadow ringardissime... Mais toujours avec l'assise d'une rythmique ferme et la voix abyssale (Heaven Below !) de Spiros. Evidemment, ça peut être déroutant pour le fan death-bourrin de base...
Chaostar (°) : Après le départ de la soprano Natalie Rassoulis, la prolongation de la tendance doom-symphonique initiale est en effet désormais assurée par l'étonnant Chaostar où l'on retrouve les mêmes avec la diva, sur un livret et une musique du frangin Christos Antoniou, lancés dans une ambitieuse épopée de S-F wagnérienne mêlant gothique, symphonique et musique contemporaine. Qu'on s'imagine le fameux 666 d'Aphrodite's Child avec Irène Papas - autres Grecs notables -, l'injustement méconnu Collector de Cerrone, ou, plus près de nous, la biblique trilogie Legend de Saviour Machine voire, pour le thème, l'Universal Migrator d'Ayreon, bien mélanger avec une touche de Carl Orff, de Messiaen et de Luigi Nono. Difficile à imaginer ? Dans ce cas, une seule solution : acheter leurs deux disques.

(*) Trilogie en suspens du reste puisqu'on attend toujours, depuis 1996, le troisième volet.

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LE MENESTREL EPATE LA GALERIE
Jeudi 14 juin : The Young Dubliners, Jethro Tull à l'Olympia.

Dot comCe soir, le ménestrel était revenu mais sa galerie était la scène de l'Olympia. Un an et demi après son dernier passage dans la même salle, Jethro Tull était en effet de retour avec la même formation : Ian Anderson entouré des deux anciens (les inoxydables Martin Barre & Doane Perry) et des deux petits nouveaux (Jonathan Noyce et l'étonnant Andy Giddings au clavier). Mais cette fois, le concert n'était pas une redite, plutôt une suite au précédent, alors tourné sur l'actualité de leur disque dot com qui venait de sortir.
Ce soir donc, l'ambiance était plus à la nostalgie, comme lors de leur anniversaire de 25 ans à l'Elysée Montmartre. Il faut dire que cette année, c'est un best of qu'ils ont publié. Résultat : de leur tout premier morceau, My Sunday Feeling joué en ouverture, aux incontournables Aqualung et Locomotive Breath en passant par la Bourée "d'un compositeur né quelques années avant Martin Barre"(*), une version réduite à 10 minutes des délires de Gerald Bostock, alias Thick as a Brick ("du temps où l'on était un groupe de prog rock qui composait des concept albums incompréhensibles") et surtout un étonnant et rare pot-pourri Songs from the Wood / Too Old to Rock & Roll / Heavy Horses, c'est une anthologie de 33 ans de carrière qu'ils nous ont servie, avec humour et décontraction, même si le jeu n'était pas aussi carré et inspiré que lors de la tournée 99. Mais on a quand même eu droit à de jolis et surprenants détours sur A Little Light Music, Roots to Branches et The Secret Language of Birds (joué par Ian avec une "authentique flûte indienne en bambou achetée 50 F l'après-midi même, plus c'est bon marché, mieux c'est, c'est mon côté écossais qui parle") sans oublier un hommage aux prometteurs Young Dubliners qui chauffaient la salle en ouverture, histoire de prouver (mais était-ce encore utile ?) que les cinq vieux rockers balancent finalement de manière plus efficace qu'une troupe de petits jeunots Irlandais sympas mais un petit rien lourdingues...
Voilà, Guillaume, Oudart et consorts, la prochaine fois qu'un glissement temporel introduit dans les parages du nucleus un rocker briton qui se dit trop vieux pour rocker mais encore trop jeune pour clamcer, vous saurez à quoi vous en tenir. Life is a long song...

Anecdote : D'ailleurs, lors de la sortie initiale de l'album Stand Up, Chrysalis n'avait pas osé créditer de ce titre Jean-Sébastien Bach, de peur de faire fuir les fans potentiels. A l'époque, le rock-fusion était dans les limbes et Ian Anderson n'avait pas son mot à dire...

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DES FOSSOYEURS CHEZ LES PHOCEENS

European Legions
Contrepoint au terrible et magnifique Great Declaration of War II/III paru récemment, une vidéo du concert de Mayhem European Legions enregistré à Marseille le 24 septembre 2000. Parue en VHS mais surtout en DVD NTSC toutes zones, 16/9, Dolby Digital 5.0. Comme le tournage a été fait en numérique avec plusieurs caméras, on bénéficie d'une qualité excellente : son robuste mais clair, image au piqué impeccable, propre à faire découvrir (et peut-être) apprécier le black metal à ceux qui redoutent l'ambiance décibels-stage diving-pogo-slamming des concerts live. (20,45 Euros en VPC chez Nuclearblast).
On y constatera de visu que lorsque Steven Tyler (d'Aerosmith) enroule un long bandana de soie indienne autour de son pied de micro, Maniac, le bien nommé, préfère (clin d'oeil ?) enrouler cinq mètres de fil barbelé avec lequel il se poinçonne abondamment les bras. Comme il l'explique dans l'interview qui accompagne le disque, "la douleur m'aide à survivre, sinon je serais mort depuis longtemps."
A peu de choses près, c'est ce que disait Montaigne, reprenant les Stoïciens, il y a cinq siècles et ce qu'a répété Sade trois siècles après. Au sujet de ces maîtres du black-thrash metal norvégien, rappelons deux faits : leur premier guitariste s'est suicidé. Lors des tournées précédentes, Maniac préférait (comme ses fans) se taillader au cutter -- pour l'ambiance de ladite tournée, on écoutera le live Mediolanum Capta Est "Milan est prise" et, oui, c'est encore du latin.
Cette fois, aux couteaux, mitrailleuses et rouleaux de barbelés, s'ajoute une sémillante tête de porc empalée en front de scène. Mais en dehors des outrances grand-guignolesque, la musique et la voix sont là, puissants, complexes, barbares. Comme un avant-goût des légions du MWM(*) que vous découvrirez dans le tome II d'Ordo.


(*) Tiens, fine remarque en passant (que me souffle G-J) :
Tous les grands maîtres du Metal ont un nom en M : l'incontournable quintet Maiden, Megadeth, Metallica, Manowar, Motörhead, bien sûr. Mais aussi Magma, Mercyful Fate, Ministry, Monster Magnet, My Dying Bride, Morbid Angel, Mactätus, Mystic Circle ou Mortiis, sans oublier le trio black : Marduk, Mayhem, Marilyn Manson pour répondre à nos tant fameux Magnus Magister Rhodo et Mob&dicK.
Bon d'accord, il y a aussi Manfred Mann, Mozart, les Moody Blues et Mötley Crüe [:o)

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QUAND LE METAL PROGRESSE
One Hour... Samedi 19 mai : Pain of Salvation, Ark et Regency à l'Elysée Montmartre.
Avec en bonus, Mike Portnoy, le batteur-fondateur de Dream Theater (mais aussi de Transatlantic, Liquid Tension Experiment et quantité d'autres projets), invité l'après-midi par Your Majesty, le fan club de DT qui y organisait sa convention.
Mais auparavant, il y avait eu les petits Français de Regency : Une formation à la King Crimson produisant un prog-rock sympa, ambitieux mais un rien brouillon dans la concrétisation pour ce trio acoustique : guitare, batterie -- excellent -- et claviers mais des duos guitare/clavier un rien longuet et un son empâté, dû à l'absence de bassiste. Résultat, le guitariste n'avait pas trop de ses six cordes pour assurer basse, rythmique et solo...
Suit un bonus imprévu : trois des musiciens du groupe norvégien Ark, venus faire une session "unplugged" avec guitare acoustique, mini-batterie et le chanteur qui lui, n'a toujours pas sa voix dans poche, avec en résultat quelque chose entre Queensryche et Angra.
The Perfect Element I Vinrent enfin leurs voisins suédois de Pain of Salvation. Ils en sont à leur troisième album (après Entropia, prometteur, One Hour by The Concrete Lake, réussi, voici déjà le premier volet d'un concept-album ambitieux, The Perfect Element. Une musique héritée du Genesis de la haute époque, revisitée Dream Theater ou Savatage, mais avec un contenu politique à la Megadeth et surtout une étonnante touche hardcore nettement inspirée de Faith No More (les brusques changements de climat, la diversité des inspirations), voire funky-punky lorgnant sur RATM, Les Red Hot Chili Peppers ou Infectious Grooves (pour le groove, la basse en slap et le jeu de scène énervé -- de ce côté, Kristoffer, le frère du leader est l'antithèse de John Myung)... Bref, un hardcore-prog-metal ambitieux, joyeux, complexe, pas pompeux. Le concert s'annonçait prometteur.
C'était sans compter les multiples galères : avant même de commencer, une panne de la pédale-synthé du chanteur-guitariste Daniel Gildenlöw, puis c'est sa corde de ré qui casse (embêtant, c'est celle du milieu, difficile d'improviser à 5 cordes dans ces conditions), puis c'est le micro HF du guitariste Johan Hallgren qui fait des siennes, ensuite c'est son ampli qui lâche... Résultat, le concert s'est déroulé avec des instruments de fortune, une balance pas refaite et un son limite pourri, un comble pour un groupe aux arrangements savamment travaillés. Et pourtant, la magie a opéré et, miracle, quand Mike Portnoy est arrivé au finale pour une session-improvisation de 20 minutes (ininterrompues, comme à sa bonne habitude), le son est redevenu percutant, alors même qu'ils n'avaient pas eu le temps de répéter ensemble et encore moins de faire les balances... Comme toujours avec l'Américain, les clins d'oeil aux Beatles ne sont pas loin et comme PoS est un groupe de prog-metal-politique, on a donc eu droit, cerise sur le gâteau, à une incroyable version du Working Class Hero de Lennon.

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DEATH IS ALIVE
Mardi 15 mai : Dimmu Borgir à l'Elysée Montmartre.

Après Susperia (death norvégien sans trop d'imagination) et les revenants de Destruction (le retour du thrash), le sextuor Dimmu Borgir a encore progressé depuis leur apparition au Dunois, il y a deux ans, pour faire définitivement la preuve qu'il était bien le maître du black metal symphonique. Même s'il n'y avait pas sur scène les choeurs et l'orchestre de leur dernier album (Puritanical Euphoric Misanthropia), Dimmu Borgiron a pu constater que Mustis, Shagrath, Silenoz et leurs trois compères ont une culture musicale certaine. Ces garçons ont écouté leurs compatriotes scandinaves Arvö Part, Grieg et surtout Sibelius. Le résultat : un surprenant mélange de vocaux death (Shagrath) et éthérés (Vortex, le bassiste), de rythmiques entêtantes et de balades à 3 temps (Nicholas aux drums), de basse ronflante et de nappes style mellotron (Mustis), de sons d'orgue de barbarie et de Vocoder avec choeurs célestes (style Mystic Circle), le tout ponctué de chorus de guitare (Silenoz et Galder) qui rappellent les meilleurs moments d'Iron Maiden, Helloween ou Savatage. Seul regret : on en aurait bien voulu un quart d'heure de plus, une heure quinze, même dense, ça ne fait jamais que 75 minutes. La durée d'un CD.

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BRITNEY WANTS ME... DEAD !
Dimanche 13 mai : Alice Cooper fait son cirque Le panda d'Alice à l'Olympia
Nettement plus en forme qu'il y a deux ans au Bataclan, le père Vincent, même si le son n'était pas d'une propreté exemplaire... En revanche, question accessoires et décor, chapeau (claque). Car pour illustrer son dernier disque (Brutal Planet) au climat heavy très noir, ambiance Iggydésabusé, avec des titres comme Brutal Planet (qui fait l'ouverture&nbps;: chapeau, à part Meat Loaf, rares sont les chanteurs à démarrer leur set sur le dernier tube), puis Pick up the Bones ou Go to Hell, il avait ressorti tout l'attirail grand-guignolesque du temps de Welcome to my Nightmare : accessoires piquants & tranchants, squelettes, infirmière sadique, bébés-loups-garous-siamois, machine de Frankenstein et guillotine, le tout dans un décor de casse de fin du monde, à mi-chemin entre ZZ-Top et Snake Plissken à Los Angeles...DVD Alice Cooperavant de reprendre ses incontournables classiques : No more Mr Nice Guy, Billion dollar Baby, Only women bleed, School's Out et sa reprise de My Generation des Who, avec au finale un joyeux massacre de Britney Spears, à qui il fait subir les derniers outrages (Six mois plus tôt, à l'Elysée, c'était Dani Cradle qui avait fait subir à la même donzelle un sort aussi peu enviable.) Oups !
Enfin, pour consoler Britney, il avait pensé à distribuer ballons et nounours. Qui a dit qu'Alice n'avait pas de coeur ?
Ceux qui auront manqué sa prestation pourront toujours se rabattre sur le DVD Brutally Live sorti chez Eagle Vision (PAL toutes zones, 16/9, DTS-Dolby 5.0), enregistré en début de tournée à l'Hammersmith de Londres, le 19 juillet 2000.

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METAL & VELOURS
28 janvier 2001 : soirée death au Dunois

Alors qu'en première partie, Beseech et sa choriste, puis la diva italienne de Lacuna Coil en sont restés au death mélodique voire "opératique", on attendait au tournant Theatre of Tragedy. Avec leur dernier album Musique, le sextet norvégien semblait avoir pris un virage techno à la Covenant. Le mélange a priori hors nature est pourtant réussi : l'alternance sur scène du death classique de l'époque Sweet art Thou, Velvet Darkness They Fear ou A Rose for the Dead avec une quasi-trance-electro-indus qui lorgne du côté de Ramms+ein avec même des clins d'oeil à Kraftwerk (Machine, Radio, Kosmitcheskaïa Zra) a su créer une atmosphère de transe torride qui a réussi à faire fondre les plus hardos des métalleux. C'est donc dans une ambiance détendue (cool mais hot...) en tout cas presque bon enfant qu'une chorégraphie bien réglée de slammeurs venait sur scène serrer la main du clavier ou faire la bise (on a même vu des baise-main !) à la toujours pulpeuse et craquante Liv Kristine Espanæs. Mais en dehors de son physique de blonde walkyrie, ce qu'on retiendra bien sûr, c'est sa voix et ces duos éthérés avec un Vocoder Korg qui semblaient si bien résumer l'ambiance de la soirée : Métal et velours.

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MARILYN MAUVAIS GARSON
25 janvier, soirée hardcore/black au Zénith : Marilyn Manson

Marilyn Manson n'est pas apprécié du rock-critique intello parisien qui le trouve commercial et faussement provocateur. Marilyn Manson n'aime pas Dieu, le pape, les armes, la peine de mort, les Texans, les hypocrites, les néonazillons, la télébrutissante, Hollywood et ses strass. Marilyn Manson n'a pas été invité à l'investiture de George Walker Bush. A l'investiture de George Walker Bush, il y avait Ricky Martin. Ricky Martin est sans doute apprécié du rock-critique intello parisien.
 En dehors de Marilyn (digne fils naturel d'Alice-Iggy-Ziggy) qui a bien sûr chanté Sweet Dreams (Eurythmics, 1983), il y avait Disturbed qui ont chanté Shout (Tears For Fears, 1985) et Godhead qui ont chanté Eleanor Rigby (Lennon-McCartney, 1966). Dans la salle, les jeunes fans boutonneux dont se gausse la rock-critique intello parisienne connaissaient les paroles. Les vieux cons comme moi aussi.

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DANI OF FILTH
25 novembre 2000 à l'Elysée Montmartre : Cradle of Filth

Contrairement à ce que pourrait laisser croire la photo, la salle était archi-comble. Les amateurs de black/death/gothique flamboyant auront pu y avoir un avant-goût Elyséedu concert ReX : deux groupes français -- Revenant (techno/indus style Nerve ou PitchShifter), jolis maquillages fluo (mais faut pas transpirer : c'est comme le rimmel, ça coule)... Sympa mais un brin lassant,
et Anorexia Nervosa (black à la Cradle), pro mais sans grande originalité -- et bien sûr, comme maintenant tous les ans à cette époque, Cradle of Filth. Cette année, Dani n'a pas croisé de fakir, de cracheur de feu, de python ou de mygales, il n'a pas vu non plus Tnugdall, mais il est toujours en voix et toujours entouré de jolies filles dont une (imposante) diva, deux danseuses et une diablesse cornue montée sur échasses...

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